RAP-021Les conditions de travail difficiles ont aussi des effets à retardement : les contraintes physiques et les risques psychosociaux altèrent la santé à long terme. Etre exposé à des risques psychosociaux au cours de sa carrière augmente les risques de développer des troubles anxieux et dépressifs à la retraite.

On ne se débarrasse pas si facilement des stigmates de décennies de labeur. Même à la retraite, les effets des contraintes physiques et risques psychosociaux (RPS) qu’ont connus les travailleurs se font sentir.

Ceux qui ont été exposés à des contraintes physiques ont un tiers de chances en plus de souffrir d’une maladie chronique, c’est-à-dire une affectation de longue durée qui évolue avec le temps comme le cancer, les AVC ou le diabète.  Quatre sur dix sont obligés de limiter leurs activités.

Deux fois plus d’antidépresseurs

Deux sur dix pour les seniors exposés durant leur carrière à des RPS. Surtout, ceux qui ont été soumis à un stress professionnel ont 78% de risques de plus de connaître des épisodes dépressifs. Un taux qui s’élève même à 92% s’agissant des troubles anxieux généralisés. Ils consomment deux fois plus d’antidépresseurs. Et les femmes retraitées sont deux fois plus nombreuses à faire face à des troubles d’anxiété généralisés.

Or les risques psychosociaux ne font pas partie des dix critères pris en compte dans le compte pénibilité. Cette outil de réparation des risques liés au travail permet pourtant aux actifs concernés de partir plus tôt en retraite, de faciliter leur accès à un temps partiel et à la formation à un autre métier.

La retraite reste « bénéfique »

L’enquête réalisée à partir des données de la Drees et de la Dares par les chercheurs de l’université Paris-Est Créteil présentée le 5 octobre a mesuré ces risques augmentés chez les personnes ayant été exposées à une contrainte pendant au moins huit ans ou à plusieurs facteurs pendant au moins quatre ans.

Toutefois, « travailler améliore la santé par rapport au fait de ne pas travailler », selon Thomas Barnay, professeur de sciences économiques de l’université. Et de manière générale, le passage à la retraite reste « bénéfique »: les signes d’anxiété et de dépression diminuent tout de même une fois la quille venue.

Source : www.bfmtv.com

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