Lutter contre le réchauffement de la planète, ce n’est pas seulement l’affaire des pouvoirs publics. Chacun peut agir dans son quotidien. La preuve en 5 gestes. De plus, ils sont bons pour notre santé.

Un Français émet, en moyenne, neuf tonnes d’équivalent CO2 par an, le principal gaz à effet de serre (GES), liées aux activités humaines. Or, comme le rappelle l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), pour éviter que le climat ne se dérègle davantage, il faudrait diviser par quatre nos émissions de CO2 d’ici à 2050. Autrement dit, nous y atteler dès aujourd’hui.

Chaque initiative à grande échelle, qu’elle soit gouvernementale, régionale, municipale, associative ou émanant d’entreprises, est évidemment essentielle. Mais en tant que citoyens, nous pouvons aussi, au quotidien, être ces petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Et le bonus, c’est y gagner en termes de santé.

Au niveau de l’alimentation

« Environ un tiers des GES que nous produisons proviennent de notre assiette », signale Florence Clément, chargée de l’information grand public à l’Ademe. Pour diminuer la facture carbone, voici ce qu’il faudrait déjà faire.

1. Consommer moins de produits animaux

Avantage santé : sans devenir végétarien, nous aurions intérêt à limiter nos apports en viande, en particulier la rouge (bœuf, mouton) qui, consommée en excès, ce qui est loin d’être exceptionnel chez nous, majore le risque de maladies cardiovasculaires et de certains cancers.

Avantage planète : entre la production d’aliments pour nourrir les animaux (qui suppose engrais, tracteurs…), le chauffage des bâtiments où ils vivent, et, pour les ruminants, les émissions de méthane qui est un GES très puissant, la viande a un impact environnemental non négligeable :

« Manger un steak de 100 g émet autant de CO2 que faire 25 km en voiture ! », compare Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot. Et Jean-Luc Fessard, secrétaire général de l’association Bon pour le climat d’ajouter : « En passant de 200 g à 100 g sa portion de bavette dans l’assiette et en augmentant de 100 g à 200 g celle de légumes, on réduit les GES de près de 50 % ! »
Bon à savoir : les volailles, les poissons et le porc ont un bilan carbone plus faible que le bœuf, le veau et l’agneau.

2. Opter pour des menus de saison et des circuits de proximité

Avantage santé : cultivés dans des conditions optimums (vraie terre, vrai soleil), les fruits et les légumes de saison sont généralement de meilleure qualité nutritionnelle, sans parler de leur goût.

Avantage planète : se fournir auprès de producteurs locaux plutôt que d’acheter des produits qui viennent de l’autre bout de l’Europe dans des camions réfrigérés ou, pire, qui ont été transportés par avion, limite l’emprunte carbone.

L’association Bon pour le climat a ainsi calculé qu’un légume de saison produit et vendu localement générait vingt fois moins de GES qu’un légume hors saison cultivé sous serre chauffée puis importé ! Et qu’il en émettait aussi sept fois moins qu’un légume surgelé, les gaz réfrigérants étant d’importants générateurs de GES. « Toutefois, nuance Florence Clément, l’intérêt est moins net si le producteur local n’optimise pas ses déplacements, ou que le consommateur doit multiplier les siens pour acheter différents produits à différents endroits. »
Les réseaux de petits paysans organisés autour d’un seul lieu de distribution sont en cela intéressants, comme la plupart des Amap ou les communautés de La Ruche qui dit Oui ! .

Bon à savoir : pour les denrées lointaines (café, thé, épices, chocolat…), préférez celles labellisées commerce équitable, filière qui privilégie les méthodes de production écologiques et les transports plutôt par bateau.

3. Privilégier le bio

Avantage santé :

« De nombreuses études ont montré que, comparés à leurs équivalents conventionnels, les aliments bios sont globalement plus riches en antioxydants, dont la vitamine C et le magnésium, rapporte Denis Lairon, directeur de recherche émérite à l’Inserm.

De plus, ils contiennent moins de nitrates – molécules qui se transforment en nitrites dans l’organisme et sont impliquées entre autres dans les mécanismes de cancer – et pas ou très peu de pesticides, dont nombreux reconnus comme perturbateurs endocriniens. »

Il a également observé que les consommateurs réguliers de produits bios mangent moins de produits animaux et ont moins de problèmes d’obésité et de surpoids.
Avantage planète : le bio n’utilise pas d’engrais azotés ni de pesticides de synthèse, dont la fabrication produit beaucoup de GES. Sans parler des autres menaces qu’elles représentent sur l’environnement (pollution de l’eau, impact sur la biodiversité des espèces…).

Pour se déplacer

4. Renouer avec la marche et le vélo pour les petites distances

Avantage santé : compte tenu des vertus protectrices de l’activité physique contre bon nombre de pathologies de l’“homo modernus”, le bénéfice est évident.

Avantage planète : zéro impact ! Rien que pour les petits déplacements quotidiens, la différence avec la voiture a de quoi faire réfléchir.

Effectuer le trajet à pied entre la maison et l’école distante d’1 km évite, sur l’année, la consommation de 50 litres de carburant et l’émission de 130 kg de CO2.
Se rendre à vélo à son travail, situé à 5 km, représente un bonus-climat de 253 litres de carburant et de 648 kg de CO2 sur l’année.
Il est possible de calculer l’impact environnemental de ses déplacements quotidiens sur le site de l’Ademe.

Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2016, les entreprises qui le souhaiteront peuvent verser une indemnité de 25 centimes du kilomètre à leurs salariés qui se rendent à leur travail à vélo, indemnité exonérée de cotisations sociales pour les premiers, et d’impôt sur le revenu pour les seconds.

Dans la maison

5. Ne pas surchauffer

Avantage santé : maintenir une température à 19  °C dans la maison, et entre 16 et 18  °C dans les chambres, évite la prolifération des acariens et créé un environnement favorable à un bon sommeil.

Avantage planète : « En abaissant seulement le chauffage de 20 à 19  °C, on réduit d’environ 7 % sa consommation d’énergie », relève Florence Clément.

RiskAttitude peut vous aider à vous mettre aux normes grâce à un audit énergétique. Pour plus d’informations n’hésitez pas à nous contacter.

Source : santemagazine.fr