Georges Bory est l’un des quatre associés fondateur de Quartet FS, qui édite la plate-forme analytique ActivePivot. Ce progiciel accélère l’analyse de données et améliore la prise de décision pour les institutions financières, la logistique, le Retail, etc.
Depuis quand vos clients envisagent-ils sérieusement une victoire du Brexit ? Quelles seraient les conséquences pour le secteur logistique ?
Voici trois semaines encore aucun de nos clients ne s’inquiétait vraiment. Puis, au gré des sondages donnant le Brexit gagnant le 23 juin, c’est devenu un vrai sujet.
Quand on discute avec des clients, qu’ils soient chargeurs ou opérateurs logistiques, on s’aperçoit qu’ils veulent aujourd’hui reconsidérer leur politique de Risk management à l’aune du risque Brexit.
Prenons le cas de la logistique automobile – le Royaume-Uni produit en effet davantage d’automobiles neuves que la France. Cela fait quatre ans que nous travaillons avec la division Finished Vehicle Logistics qui se charge de la logistique aval de Gefco. Nous avons mis au point des outils pour optimiser les flux logistiques (définition de schémas logistiques, arbitrage entre les modes, etc.). Or, si l’on ignore quels seront dans le détail les conséquences du Brexit, la seule certitude c’est que tout va devenir plus complexe.
Ces clients de l’automobile, de l’aéronautique, etc. qui fonctionnent en flux tendus, veulent donc pouvoir disposer de « plans B ». Nous repartons donc sur des exercices de « Dual sourcing » (dédoublement des sources d’approvisionnements) – un exercice généralement réservé à des pays en voie de développement mais qu’on n’appliquait pas à un grand pays développé comme le Royaume-Uni.
Face aux incertitudes suscitées par l’hypothèse d’un Brexit sur les flux logistiques (nouveaux droits de douanes, blocage sous douanes, etc.), les chargeurs et les groupes de transport et de logistique n’ont qu’une demande : être encore plus « souple ». Car qui dit incertitudes dit surcapacités, et donc surcoûts.
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