Les interruptions d’activité et les incidents cyber s’imposent en tête des risques redoutés par les entreprises au cours des mois à venir. Toutefois, après une année 2017 très violente en la matière, les catastrophes naturelles marquent leur retour.

Interruptions d’activité, cyberattaques, catastrophes naturelles ou encore incendies et explosions… Si les libellés changent peu d’année en année, les classements sont assez révélateurs des grandes préoccupations des entreprises à un instant « t », ainsi que de l’évolution de leur environnement.

Le dernier baromètre des risques d’Allianz (1), publié par Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), montre qu’au niveau mondial les entreprises redoutent avant tout les interruptions d’activités (numéro 1 avec 42 % des sondés). C’est le risque le plus important pour la sixième année consécutive. Il figure à la première place du classement dans 13 pays différents, les entreprises faisant face à « un nombre croissant de scénarios » : l’interruption d’activité peut provenir de risques classiques (incendie, catastrophes naturelles, chaîne logistique) comme nouveaux (numérique, interconnexion), mais aussi de « pannes de systèmes informatiques essentiels, d’actes de terrorisme ou de violence politique, de défaillances de qualité des produits ou d’évolutions réglementaires imprévues ».

Le risque de « cyber ouragans »

Les incidents cyber s’affichent cette année à la deuxième place, avec 40 % des sondés – en progression par rapport à l’année dernière  où ils pointaient à la troisième place  – même dans les petites et moyennes entreprises. La progression est surtout flagrante sur cinq ans : le cyber n’apparaissait alors qu’à la quinzième place. « Pour la première fois, les interruptions d’activités et les incidents cyber sont au coude à coude, et ils sont de plus en plus interdépendants. Qu’ils soient dus à des attaques comme celle de WannaCry ou plus fréquemment aux défaillances de systèmes, les incidents cyber sont une cause majeure d’interruption d’activité pour les entreprises, toujours plus en réseau, dont les principaux actifs sont souvent les données, les plateformes de services ou encore leurs clients et leurs fournisseurs », a déclaré Chris Fischer Hirs, CEO d’Agcs.

Avec des conséquences financières majeures : Cyence estime que le coût moyen d’une panne de cloud de plus de 12 heures représenterait, pour les entreprises des secteurs de la finance, de la santé et de la distribution, jusqu’à 850 millions de dollars en Amérique du Nord et 700 millions en Europe. AGCS estime que le risque de « cyber ouragans » – au cours desquels des hackers perturbent un grand nombre d’entreprises en visant leurs infrastructures communes – continuera d’augmenter en 2018.

Retour des catastrophes naturelles

Après une année 2017 particulièrement chargée en événements (ouragans Harvey, Irma et Maria aux Etats-Unis et dans les Caraïbes) et un montant record de 135 milliards de dollars de pertes assurées, le baromètre voit aussi le retour – au troisième rang au niveau mondial – des catastrophes naturelles, et la montée corrélée des risques liés au changement climatique, à la dixième place). « Les sondés craignent que 2017 n’ait donné qu’un avant-goût de catastrophes naturelles toujours plus intenses et fréquentes », juge AGCS.

A la seconde place des risques à long terme, le risque lié aux nouvelles technologies (numéro 7 en 2018 et 10 en 2017) effectue également une forte montée au classement. « Les entreprises ont conscience que les innovations comme l’intelligence artificielle ou les véhicules autonomes peuvent générer de nouvelles responsabilités et des pertes élevées, en même temps que des opportunités pour l’avenir », estime Allianz.

A l’échelle hexagonale, les premières préoccupations sont identiques à celles relevées en moyenne au niveau mondial (l’interruption d’activité pour 47 % des sondés et incidents cyber pour 46 % d’entre eux). Viennent ensuite, au troisième rang ex-aequo, le risque d’incendie et explosion, les évolutions législatives et réglementaires et les catastrophes naturelles (21 % des sondés).

(1) – Septième édition du « Baromètre des Risques d’Allianz », fondée sur l’opinion de 1.911 gestionnaires et experts du risque dans 80 pays, interrogés en octobre et novembre 2017. 53 % des réponses concernent les grandes entreprises (au moins 500 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel), 22 % de moyennes entreprises (251 à 500 millions de dollars de chiffre d’affaires) et 25 % de petites entreprises.

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