Le spectaculaire braquage de la bijouterie du Ritz, place Vendôme à Paris, laissera longtemps des séquelles chez les employés du célèbre palace. Cet événement promet d’alimenter l’inquiétude des salariés alors même que les braquages connaissent une érosion constante de 60 % sur dix ans. Selon l’Observatoire national de la délinquance et de la répression pénale (ONDRP), la gendarmerie et la police n’ont recensé sur la Métropole que 2.900 vols à main armée, soit une baisse de 24% par rapport à l’année précédente. Pour autant, cette tendance en baisse n’arrive pas à complètement rassurer les employés. 

Un sentiment d’insécurité pour 26 % des salariés 

Selon une enquête exclusive réalisée par Horoquartz et l’institut OpinionWay, 26 % des salariés se sentent en insécurité sur leur lieu de travail. Précisons que cette enquête a été menée en octobre dernier auprès d’un échantillon de 2000 salariés travaillant dans des entreprises privées, publiques ou dans la fonction publique. On n’y apprend notamment que le sentiment d’insécurité le plus prégnant règne dans les secteurs des transports, de l’éducation et de la santé. Par ailleurs, 41 % des personnes interrogées estiment que l’insécurité progresse sur le trajet domicile-travail. « Cette étude n’a pas l’intention d’être anxiogène ou alarmiste, prévient d’emblée Thierry Bobineau, directeur marketing d’Horoquartz, une entreprise spécialisée dans la gestion des accès et des temps. Cette enquête constitue la photographie d’une situation. Elle reflète un vécu et des attentes. Elle peut aussi contribuer à une prise de conscience car des initiatives existent pour prévenir cette insécurité, réelle ou perçue. »

Un salarié sur quatre inquiet par la menace terroriste

Interrogé sur la menace terroriste ressentie dans le cadre professionnel, près d’un salarié sur quatre la considère comme sérieuse. C’est surtout vrai chez ceux qui travaillent dans les transports (39%), l’administration, l’éducation ou la santé (34%). « Le fait d’être en contact avec le public a une incidence sur cette perception, précise Thierry Bobineau. C’est la conséquence logique d’une actualité récente fortement relayée par les médias. Elle est probablement exagérée par rapport à la probabilité de tels actes, qui reste heureusement faible, mais c’est une inquiétude à prendre en compte dans certains secteurs. » 

Un tiers des salariés victimes d’insultes et de menaces au travail 

L’étude a également mesuré l’insécurité au travail réellement vécu par les salariés français. Finalement, les résultats font ressortir une réalité assez proche de la perception que se font les salariés. Ainsi, un tiers d’entre eux (36%) déclare avoir déjà subi des insultes ou des menaces dans les cinq dernières années, bien souvent de manière répétée. 17% ont par ailleurs été victimes de vols. Les agressions physiques sont plus rares mais s’élèvent tout de même à 8%.

48% des fonctionnaires exposés aux menaces et insultes

Les plus exposés aux menaces et insultes sont les salariés du secteur public (36%). Ce chiffre atteint 48% chez les fonctionnaires. Ils sont également 12% à dénoncer des agressions physiques. Les salariés du secteur du commerce ou des transports sont également plus exposés que la moyenne nationale. Majoritairement, ces actes sont le fait de personnes étrangères à l’entreprise (clients, visiteurs, intrus). C’est le cas à 51%, pour les agressions physiques et à 55% pour les menaces et insultes.
Si, pour le lieu de travail, la perception des salariés est très proche de la réalité vécue, il en est autrement pour les trajets domicile-travail. Les actes subis sont inférieurs à la perception que s’en font les salariés. « Les transports peuvent ainsi refléter un côté anxiogène qui se retrouve dans le sentiment », explique Thierry Bobineau. Il n’en reste pas moins que 34% des salariés déclarent avoir été victimes d’insultes ou de menaces dans les cinq dernières années, 6% d’agressions physiques et 6% de vols. Comme sur le lieu de travail, la répétition des faits est importante. 

5% des salariés interrogés ont changé d’employeur

L’insécurité vécue génère des traumatismes importants chez les victimes. Leur impact est mesurable en termes d’arrêts de travail et de turnover. Ainsi, 8% des salariés déclarent avoir eu un arrêt de travail en raison d’un problème de sécurité sur le lieu de travail. Cette insécurité peut même conduire à changer d’employeur. C’est le cas pour 5% des personnes interrogées. Ce pourcentage augmente en fonction du degré d’exposition. Les écarts sont encore plus importants pour les salariés en contact avec le public.

Efforts de l’employeur : peut mieux faire

Un tiers des salariés estime que leur employeur ne fait pas suffisamment d’efforts pour assurer leur sécurité au travail. Le constat est plus élevé dans les secteurs les plus exposés, notamment le public. Ainsi, 62% des fonctionnaires attendent un effort de leur employeur. Parmi les solutions évoquées pour améliorer leur sécurité, les salariés plébiscitent en premier lieu la mise en place d’un contrôle d’accès par badge, la vidéosurveillance et, enfin, les systèmes de détection-intrusion.

source : infoprotection.fr