La réduction des risques est considérée comme un enjeu majeur ou important pour près de 79% des supply chain managers. Quels sont ces risques? Et comment y faire face? C’est ce que révèle le livre blanc « gestion des risques opérationels de la supply chain » du groupe Generix.
Pour près de 79% des responsables de la chaîne logistique ou supply chain managers, la réduction des risques est considérée comme un enjeu majeur ou important dans l’exercice de leur fonction. Les menaces sont « multiples, protéiformes, potentiellement destructrices et souvent impossibles à prévoir », révèle l’éditeur d’applications collaboratives Generix Group dans son livre blanc « gestion des risques opérationnels de la supply chain ».
La difficulté majeure est d’avoir une vision de bout en bout de la chaîne pour anticiper les risques, réagir rapidement et minimiser les impacts. Les raisons? La complexité des processus logistiques, la vitesse d’exécution attendue, l’emprise géographique des échanges et la multiplicité des parties prenantes (transporteurs, transitaires, ports, aéroports, fournisseurs, sous-traitants, clients, douanes, …).
Et les risques sont nombreux : de l’indisponibilité du système d’information jusqu’à la défaillance de fournisseurs, en passant par l’apparition de pics de volumes imprévus, le vol ou les catastrophes naturelles… « Tous ces événements entraînent des coûts directs, indirects, une altération de l’image de l’entreprise, des pertes de clients… voire la faillite de l’entreprise, si celle-ci n’est pas capable de conserver, de bout en bout, la maîtrise opérationnelle de sa supply chain », précise le livre blanc.
Les conséquences d’une mauvaise gestion des risques sont dans l’ordre : les coûts indirects: désorganisation, litiges, … (61,1%), les coûts directs : avoirs pour les clients, pénalités au profit des fournisseurs (58,7%) mais également la dégradation de l’image de l’entreprise (45,3%) devant la perte de clients (31%).
Pour se protéger de ces risques, il est recommandé d’avoir une bonne visibilité sur l’ensemble de la chaîne logistique : du fournisseur au client final (ou aux clients du client), en passant par tous les intervenants. Pour cela, selon Generix Group, il convient d’avoir des remontées d’informations régulières en interne, mais aussi avec les fournisseurs et toutes les parties prenantes de la supply chain.
Il faut également impliquer tous les managers et collaborateurs de l’entreprise et de ses partenaires, dans le cadre de plans de continuité d’activités et de gestion de crise. Enfin, il s’agit de mettre en place les bons outils, les expertises adaptées et les bonnes solutions logicielles.
La satisfaction client : un indicateur incontournable
Pour 62% des supply chain managers, l’enjeu n°1 est d’améliorer la performance de la chaine logistique. Suivi de la diminution des coûts (53,8%), de la réduction des risques (52,4%), du pilotage de l’entreprise (autour de S&OP (Sales & Operations Planning)) et de l’amélioration de la flexibilité (46,2%). Les challenges sont multiples : fiabiliser les prévisions de ventes, optimiser la gestion des stocks, maîtriser le taux de service, garantir l’excellence de la supply chain.
La qualité d’une chaîne logistique s’apprécie de bout en bout. Et deux indicateurs sont particulièrement cruciaux pour mesurer cette qualité : le taux de service, qui traduit le taux de livraison en temps et en heure et le niveau de satisfaction client. Selon Generix Group, il est aujourd’hui très difficile de dissocier ces deux éléments : la qualité intrinsèque de la chaîne logistique détermine le niveau de satisfaction du client. Une dégradation de la performance en amont se répercute inévitablement sur le client final. Un phénomène amplifié par le boom du e-commerce et l’importance de la « customer experience ».
Pour plus de flexibilité et d’agilité
Face à une concurrence de plus en plus forte, l’agilité et la flexibilité de la supply chain deviennent des leviers essentiels pour permettre à une entreprise de se différencier. En effet, selon Generix Group, sans flexibilité, le moindre aléa touchant les fournisseurs, directs ou indirects, ou les partenaires logistiques, est susceptible de perturber la production ou de mettre en péril la capacité à livrer ses propres clients. Enfin, la supply chain doit se montrer d’autant plus agile si le groupe est international afin de pouvoir saisir les opportunités comme l’apparition d’un nouveau marché ou de pouvoir répondre à un pic de demandes imprévues.
Les besoins de flexibilité et d’agilité renvoient à une gestion fine des informations disponibles, collectées à chaque point de la supply chain et remontées avec des solutions ad hoc. Il peut s’agir par exemple d’anticiper la défaillance d’un fournisseur, une rupture d’approvisionnement ou des pics de demande… mais aussi de savoir simuler les impacts d’un aléa pour toutes les étapes du processus logistique.
Un manque de visibilité sur l’écosystème de la chaîne
Selon le Centre des Hautes Etudes d’Assurance, les sociétés ayant subi des ruptures de chaîne d’approvisionnement à cause de leurs fournisseurs ont subi une baisse moyenne de la valeur boursière de 40 %… Le recours accru à la sous-traitance, une dépendance de plus en plus forte vis-à-vis des fournisseurs stratégiques, la tendance à privilégier le zéro-stock et les flux tendus tendent à aggraver les conséquences des défaillances fournisseurs. Aujourd’hui, le danger principal est le manque de visibilité de l’écosystème de la supply chain. Ainsi, une entreprise sur deux n’a qu’une visibilité nulle ou très ponctuelle sur les aléas pouvant survenir chez ses transporteurs et ses fournisseurs. De même, six entreprises sur dix sont dans une situation similaire vis-à-vis de leurs transitaires.
Autre danger soulevé par l’étude : ne pas pouvoir faire face à des pics de volume imprévus. Il s’agit du troisième risque le plus redouté par les supply chain managers interrogés dans l’enquête Generix Group. Ce risque est même place en seconde position par les entreprises des secteurs de la grande distribution, du commerce de gros, de l’agroalimentaire, des biens de consommation, de l’industrie et de l’électronique. L’enquête montre que les entreprises de ces secteurs sont plus sensibles au risque de perte de clients et à la dégradation de leur réputation. Pour prévoir ces pics de volumes, se baser sur les tendances passéees pour anticiper les tendances futures à court ou moyen terme n’est pas suffisant. L’analyse prédictive n’est pas encore adaptée à la supply chain. La raison? Un nombre de références qui s’accroît, des opérations qui se multiplient et des assortiments qui s’étoffent en permanence.
Bâtir un plan de continuité d’activité
Dans la majorité des cas, le directeur de la supply chain est responsable de la prévention des risques (65,1%), devant la direction qualité (18,6%) ou la DSI (15%). La direction de la qualité est garante de la cohérence des données et de la pertinence des indicateurs ; la DSI, pour sa part, est garante de la solidité des solutions, de l’intégration dans le système d’information existant, de manière à ouvrir l’ensemble des risques sur l’ensemble du périmètre de la supply chain.
Dans une entreprise sur dix, les responsables supply chain travaillent aussi en collaboration avec l’entité en charge du contrôle interne et les risks managers. Comment sont gérés les risques? Cela passe principalement par la remontée d’alerte sur les évènements internes (64,6%), l’analyse régulière des risques et de la documentation (39,4%), ou encore un processus de gestion de crise efficient (38,4%).
Enfin, pour pallier la rupture de la supply chain, les entreprises doivent établir un plan de continuité d’activités comprenant les procédures de reprise en conditions opérationnelles de la supply chain, les solutions de secours pour les différentes composantes (transporteurs, sites de secours, réseaux de télécoms, systèmes d’information), les ressources mobilisables, les différentes responsabilités, le plan de crise…
Il reste pourtant, sur ce point, des progrès à réaliser : ainsi, dans l’enquête Generix Group, moins de trois entreprises sur dix intègrent la supply chain dans le plan de continuité d’activités global de l’entreprise. Si d’après l’enquête certaines entreprises ont atteint un réel niveau de maturité, une entreprise sur dix ne dispose pas de politique formalisée de gestion des risques liés à sa supply chain. Et moins de 20% des entreprises ont mis en place des échanges d’information industrialisés et en temps réel avec leurs partenaires. Du chemin reste encore à parcourir…
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Source : Décision achats