L’argus de l’assurance et l’assureur MS Amlin ont mené une enquête, au sein des entreprises,  qui montre que celles-ci perçoivent très mal les risques susceptibles de compromettre la pérennité de leur activité et sont peu au fait des mesures et formules de garanties permettant de s’en préserver.

Rupture d’une chaîne d’approvisionnement, incendie, catastrophe naturelle, défaillances d’infrastructure, piratage, troubles sociaux : les raisons à l’origine de la cessation temporaire d’activité d’une entreprise ou de la mise en sommeil d’une société sont variées. Or, si cette menace multiforme est bien prise en compte par les entreprises que L’Argus a interrogées, en partenariat avec l’assureur spécialisé en risques d’entreprises MS Amlin , elle ne les affole pas. Avec une note moyenne de 5,8/10, le niveau d’inquiétude exprimé par les répondants s’avère mesuré, alors même que 23 % d’entre eux déclarent, pourtant, avoir déjà subi une perte d’activité au cours des trois dernières années. Seul un sondé sur cinq se dit « très inquiet ». Ce sentiment d’immunité s’explique en grande partie par une méconnaissance des risques auxquels les chefs d’entreprises sont exposés.

Des crainte décorrélées de la réalité.

L’exemple des attaques cyber le prouve. Médiatisé depuis les épisodes Wannacry ou #Notpetya, le risque cyber, pourtant loin d’être le fléau le plus récurrent, est ainsi considéré comme la menace la plus importante encourue par les entreprises interrogées. « Dans les faits, ce sont les courts-circuits dans l’alimentation électrique à l’origine d’explosion et les carences relatives à la chaîne d’approvisionnement ou de fournisseurs qui constituent la majorité des sinistres que nous gérons », relate Sylvie Forestier, directrice branche dommages, entreprise et service de MS Amlin. Or, la carence de fournisseur s’assure via une garantie complémentaire à la garantie perte d’exploi­tation et incendie.

En conséquence, faute de garanties suffisamment en phase avec leurs fragilités, les trois quarts des entreprises ayant connu une interruption d’activité n’ont pas été indemnisées. Pourtant, des actions sont menées. Deux tiers des dirigeants sondés ont réalisé un diagnostic des risques potentiels encourus… Il s’agit, sûrement, pour beaucoup, de la rédaction obligatoire du document unique d’évaluation des risques auxquels sont confrontés leurs salariés. Car, réel sésame anticrise, le Plan de continuité d’activité (PCA) n’a été mis en place que par à peine plus d’un répondant sur deux. Pire : près des trois quarts des sociétés qui réalisent moins de 20 M€ de CA n’en disposent pas… La faute aux manques de moyens humains et d’information sur le sujet, ce projet étant le plus souvent piloté par la direction générale (34 %).

Soit un véritable appel du pied pour plus de conseil auprès des courtiers chez qui, dans deux tiers des cas, 66 % des entreprises sont couvertes contre le risque de pertes d’exploitation. Cette assurance les protège contre les dommages matériels qui entravent le bon fonctionnement de leur société.

Les réfractaires à cette garantie évoquent son coût élevé (36 %) et l’absence de besoins perçus (36 %). Rappe­lons, par ailleurs, que sur ce point, un PCA permet de renégocier avec l’assureur le nombre et la nature des garanties anti-interruption d’activité dans une logique sur-mesure, les courtiers et agents semble­raient donc les mieux placés pour le suggérer… Or, seule la moitié des courtiers/assureurs/agents l’ont recommandé à leur client.

79 % des entreprises interrogées souhaitent être davantage accompagnées et conseillées sur les risques de pertes d’exploitation.

 

Source : argusdelassurance.com