captureDans une entreprise de recyclage, un feu se déclare un vendredi vers 16h30 dans un bâtiment de stockage de déchets des équipements électriques et électroniques (DEEE) de 8 000 m². Les déchets présents sont des petits appareils ménagers, des plastiques issus du démantèlement et des déchets dangereux (piles, condensateurs, cartouches…). Un opérateur aperçoit des fumées et tente d’intervenir à l’aide de RIA mais la progression des flammes est rapide en raison des quantités importantes de matières plastiques. Il donne l’alerte. L’exploitant fait évacuer le site.

Les secours rencontrent des difficultés d’accès à la zone sinistrée en raison de la densité des fumées présentes dans le bâtiment, le dispositif de désenfumage n’ayant pas été actionné par l’exploitant. L’alimentation en eau doit se faire par pompage dans l’OISE. Le site est mis sous rétention par fermeture de la vanne guillotine et mise en place d’un obturateur gonflable. Un 2ème obturateur gonflable est mis en place près d’une zone en travaux non étanche. Afin de limiter les risques de pollution de l’OISE, les eaux d’extinction sont pompées à partir de la rétention, qui arrive à saturation, vers les trois bassins de l’ancienne station d’épuration du site.

Un important panache de fumées noires, visible à plus de 10 km, se dégage et se dirige en hauteur au-dessus des zones pavillonnaires. 7 personnes sont évacuées et relogées. La circulation aux alentours est interrompue. Des mesures sont réalisées pour évaluer la toxicité des fumées. Celles-ci s’avèrent irritantes mais pas toxiques. Avec le refroidissement des fumées, le panache se retrouve à hauteur d’homme. De nouvelles mesures de gaz (CO, HCN et SOx) sont effectuées ainsi que des prélèvements sanguins sur les riverains. Une personne est conduite à l’hôpital.

Le lendemain matin, le bâtiment est débardé à l’aide d’une grue pour faciliter l’intervention et les déchets sont étalés et recouverts de mousse. Les opérations de déblai et d’extinction durent jusqu’au surlendemain. Des rondes de surveillance sont organisées.

Conséquences

4 employés ont été légèrement intoxiqués.

Le bâtiment de stockage de DEEE est détruit. L’ensemble des 292 t de déchets stockés ont été pris dans l’incendie.

Environ 10 000 m³ d’eaux d’extinction ont été confinés dans les bassins de la station d’épuration. En revanche, l’obturateur gonflable positionné près de la zone en travaux n’a pas résisté. Une partie des eaux d’extinction s’est infiltrée au niveau de cette zone d’affouillement.

Le panache a potentiellement engendré des dépôts de particules fines dans les sols.

Suites

Un arrêté préfectoral de mesures d’urgence est pris :

  • les installations du site sont mises en sécurité (surveillance, interdiction d’accès) ;
  • le redémarrage de l’activité de stockage et traitement des DEEE est subordonnée aux travaux de remise en état du bâtiment/adaptation d’un bâtiment existant avec mise en place de mesures pour éviter la survenue d’un événement similaire ;
  • les DEEE présents sur site et non impactés par l’incendie sont évacués vers une installation autorisée ;
  • les déchets générés par le sinistre sont stockés sur une zone étanche en attente de leur évacuation pour traitement ;
  • une étude de l’impact environnemental de l’accident est réalisée (évaluation, par l’intermédiaire d’un plan de prélèvements, de la nature et des quantités de produits de décomposition émis à l’atmosphère, rejetés dans le milieu aqueux et déposés dans les sols).
Analyse des causes

L’origine de l’accident est inconnue. Le départ de feu a eu lieu au niveau d’un lot de DEEE en attente de démantèlement. Ces déchets étaient stockés dans des casiers en béton mais la hauteur de stockage des déchets était supérieure à la hauteur des parois des casiers.

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source : BARPI