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Deux équipementiers, en conflit avec le constructeur allemand, ont stoppé la livraison de pièces. Plus de 20.000 salariés sont au chômage partiel ou en passe de l’être.

Un conflit juridique met actuellement aux prises Volkswagen et deux petits fournisseurs, promettant de gêner des semaines durant la production du géant de l’automobile. En raison de la suspension des approvisionnements sur plusieurs de ses sites en Allemagne, plus de 20.000 salariés de VW sont au chômage partiel ou menacés de l’être. Un désastre de plus pour le constructeur, déjà aux prises depuis un an avec le mégascandale des moteurs Diesel truqués.

L’affaire implique deux fournisseurs appartenant au groupe slovène Prevent. Ils ont stoppé la livraison de pièces en raison d’un différend commercial avec VW, dont les ressorts exacts restent à connaître. Il s’agit, d’une part, de pièces de textile et de cuir pour les inté­rieurs des véhicules, livrées d’ordinaire par la société Car Trim.

Conséquence : 7.200 salariés de l’usine d’Emden, qui monte des VW Passat, seront mis au chômage technique à cause de ces pièces manquantes.

Chômage technique

Volkswagen a pourtant obtenu la semaine passée d’un tribunal de Brunswick une décision en référé obligeant la filiale de Prevent à livrer lesdites pièces. Sauf que celle-ci s’y refuse et pose des conditions jugées inacceptables par VW, sans que l’on ait plus de détails.

L’autre fournisseur qui donne du fil à retordre au groupe est ES Automobilguss, spécialiste de pièces en fonte pour les boîtes de vitesses. Du fait de l’arrêt de ses livraisons, un autre site de VW à Kassel, dans la Hesse, ne peut plus fabriquer de boîtes de vitesses. Cela va par ricochet paralyser des pans de production à Wolfsburg, d’où sortent des modèles comme la Golf et le Tiguan.

En réponse, une « flexibilisation du temps de travail » est à l’étude, indique Volkswagen. Ce qui pourrait signifier une décision de mise au chômage partiel pour des milliers d’ouvriers. La situation pourrait vite empirer pour VW, car, dans ce dernier contentieux, la prochaine audience n’interviendra que le 31 août.

« VW a beaucoup à perdre dans cette affaire », juge l’expert automobile Ferdinand Dudenhöffer. S’agissant de fournisseurs appartenant à un groupe fragile qui a connu un dépôt de bilan en 2011, Volkswagen a choisi d’employer la manière forte via des recours en justice. « Un chemin plus diplomatique pourrait éviter des millions d’euros de pertes à VW et redorer son image dans le public », ajoute-t-il. C’est comme si le nouvel esprit d’entreprise, voulu par le patron Matthias Müller, avait du mal à se traduire dans les faits.

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Source : Lesechos.fr